Historique de notre Monastère


Le premier Monastère de Moulins aujourd’hui à Nevers :

1er Monastère de Moulins (la chapelle)

  Le 25 août 1616, sur la demande de Mme des Gouffiers, la Mère Jeanne-Charlotte de Bréchard, professe d'Annecy, fonda à Moulins le troisième monastère de l'Ordre de la Visitation. Ce monastère eut la chance d'avoir comme bienfaitrice Marie-Félice Orsini, petite-nièce du pape Sixte Quint, filleule de la reine Marie de Médicis, qui, devenue veuve du connétable Henri II, duc de Montmorency, se retrouva en résidence surveillée à Moulins. Elle fut l'artisane d'un mécénat important pour la cité, dont la chapelle du monastère est l'exemple.
 Amie de la Visitation de Moulins, Marie-Félice Orsini désira faire profession. C'est pour cette raison que sainte Jeanne de Chantal vint à sa rencontre en décembre 1641. Âgée et fatiguée de son voyage, la fondatrice de l'ordre rendit son âme à Dieu peu de temps après son arrivée à Moulins.

Plafond du chœur de la chapelle

  L'histoire du monastère aurait pu se poursuivre jusqu'à nos jours, mais la tourmente révolutionnaire vint disperser les religieuses et leur communauté en 1792. 

   Après la Terreur, le monastère se reforma à La Charité-sur-Loire, puis à Nevers en 1854 ; en 1908 Mons (Belgique), accueillit la communauté qui put revenir à Nevers en 1935, où elle réside actuellement : 49 Route des Saulaies.

 

  Ceci explique que la communauté du premier monastère de Moulins soit aujourd'hui à Nevers.







Saint François de Sales


- Extrait de l'homélie de Jean Paul II mardi 7 octobre 1986 à Annecy -


Docteur de l’amour, saint François de Sales a sans cesse mis en valeur la source vive de l’Alliance de Dieu avec les hommes: Dieu nous aime, Dieu nous accompagne, à chaque étape de la vie, d’un amour patient et fidèle; Dieu met en nous son désir de ce qui est bon, un attrait vers ce qui est beau et vrai. Dans sa Providence, Dieu nous donne la vie pour être à son image et à sa ressemblance. Et Dieu nous appelle à partager toujours ce qui fait la grandeur de sa propre vie, l’amour parfait. Il nous accorde la liberté intérieure, il nous rend capables de goûter la certitude d’être aimés et de prendre la résolution ferme de répondre à cet amour.
Frères et Sœurs, ce grand évêque connaissait aussi la faiblesse de l’homme, sa difficulté à répondre dans une foi constante au message d’amour de l’Alliance. Il savait que nous cherchons souvent la force d’aimer plus en nous-mêmes que dans un accueil généreux du don de Dieu. C’est pourquoi François de Sales était inlassable pour montrer à ses frères la patience et la tendresse de Dieu prêt à pardonner, à sauver. Il ne cesse de transmettre la Bonne Nouvelle de l’Annonciation: le Fils du Très-Haut, né de Marie, vient s’unir à l’humanité. Dans un monde égaré, la présence de Jésus rouvre la “blessure de l’amour”, guérit les cœurs désemparés, offre une Alliance de pardon et de renouveau. Dans son infinie sainteté, Jésus nous attire sur la voie de la sainteté.
Comme le Sage de l’Ecriture, François de Sales sait qu’être “attentif à la Parole” fait trouver le bonheur, que donner sa confiance au Seigneur nous rend bienheureux (cf. Pr 16, 20). Lui-même est si pénétré de la Sainte Ecriture qu’elle “est plus que la règle de ses pensées, elle en est devenue la substance” (Cardinal Pie). Il conduira ses frères à méditer la vie de Jésus, à demeurer près du Seigneur: ainsi, nous dit-il, “nous apprenons, avec sa grâce, à parler, à agir, à vouloir comme lui” (Introduction à la vie dévote, II, 1). Il nous invite à bien prononcer le saint nom de Jésus en donnant à l’invocation toute sa force: “Il faut que ce soit par le seul amour divin qui, sans autre, exprime Jésus dans notre vie en l’imprimant dans notre cœur” (Lettre CDXXVIII).
Revenant sans cesse à l’amour de Dieu vécu grâce au Christ, François de Sales rejoint la grande Tradition qu’exprimait saint Augustin: “Pour nous, vivre c’est aimer - vita nostra dilectio est” (Enarr. in Ps. 54, 7). Lui-même écrit: “Tout est à l’amour, en l’amour, pour l’amour et d’amour en la Sainte Eglise” (Oeuvres, IV, p. 4), grand serviteur de l’Eglise, il a toujours agi dans cet esprit.
Prêtre, puis évêque de ce diocèse il vécut à une époque où il fallait retrouver un élan nouveau. Il contribuera vigoureusement à mettre en œuvre les réformes du Concile de Trente conclu peu avant sa naissance. A cet égard, nous pouvons mettre à profit son exemple, vingt ans après le Concile Vatican II, même si les circonstances sont très différentes: ses réformes n’obtiendront leur effet que si elles s’accompagnent d’un profond renouveau spirituel.
François de Sales aima le peuple dont il était le pasteur. Pour le conduire sur les voies de l’Evangile, il s’était entièrement donné, au point de se laisser absorber à tout moment, dans sa vie ou au cours de ses visites dans les paroisses. Les prêtres trouvaient auprès de lui un accueil fraternel et il les entraînait dans la générosité apostolique que lui-même exerçait jusqu’à la limite de ses forces. Il tenait à célébrer la Messe avec son peuple et à prêcher fréquemment la Parole de Dieu. Il faisait volontiers la catéchèse aux enfants. Il manifestait une patiente charité pour guider ceux qui lui demandaient conseil et aussi pour secourir les pauvres, vivant lui-même pauvrement. Nous avons entendu dans la lecture des Proverbes un verset qu’il a mis en pratique : “Mieux vaut être humble avec les pauvres qu’avec les superbes partager le butin”. Il se rendait disponible à qui lui demandait de l’entendre en confession, tant il estimait les bienfaits du sacrement de la miséricorde. Comme le dit le Psaume (33, 19): “Il est proche du cœur brisé ; il sauve l’esprit abattu”.
Dans son action pastorale, François de Sales avait un sens aigu de la mission qui incombe à chaque évêque. Il savait que dans cette mission, le service de l’unité est une priorité. Il a eu à l’accomplir alors qu’une grave déchirure venait de se produire parmi les chrétiens de sa région. Dans le climat qui régnait alors, il l’a fait avec toute sa foi, tout son amour, toute sa générosité. Puisse le Seigneur inspirer aujourd’hui notre dialogue de frères encore séparés! Puise-t-il affermir en nous une commune volonté de réconciliation dans la vérité et la charité, afin que nous retrouvions bientôt l’unité tant désirée !
En François de Sales, nous admirons l’homme d’Eglise pénétré de l’amour divin. On peut dire qu’il est un véritable sage, réalisant ce que disent les Proverbes (16, 21-22) : “Un cœur sage est proclamé intelligent, la douceur des lèvres augmente le savoir. Le bon sens est source de vie . . .”.
Oui, ce mystique puisait journellement dans l’intimité avec le Seigneur une étonnante capacité d’entraîner ses frères vers la vie parfaite, en sachant comprendre les personnes les plus diverses. Son influence tient largement à ce que chacun se sentait respecté dans sa situation particulière. Il proposait toute l’exigence évangélique, il en montrait l’accès aux hommes et aux femmes, aux laïcs et aux religieux, aux jeunes et aux anciens, aux époux et aux célibataires, aux riches et aux pauvres, aux lettrés et aux ignorants, aux princes et aux paysans, aux soldats et aux commerçants. A tous il révélait l’accord profond de la liberté intérieure avec la volonté de Dieu. A chacun il adressait l’appel à la sainteté selon sa condition et ses dispositions. Ce sage qui se disait “tant homme que rien plus” (Lettre CDXVIII) était si près de ses frères qu’il savait partager avec tous la sagesse même de Dieu.
Doué d’un grand discernement dans les rencontres individuelles, François de Sales est entré aussi dans les affaires et les débats de son temps, avec une modération qui suscitait la confiance. Il a mérité d’être appelé le “conciliateur”. Impliqué dans les discussions théologiques ou les conflits de la cité, il avait entendu l’appel du Psaume (33, 15) : “Poursuis la paix, recherche-la”, ou cette maxime des Proverbes (16, 32) “Mieux vaut . . . un homme maître de soi qu’un preneur de villes”.
Parmi les saints qui ont porté le message évangélique à leurs contemporains de tant de manières, François de Sales fait partie de ceux qui ont su trouver un langage merveilleusement adapté. Nous dirions aujourd’hui qu’il était homme de communication. Dans ses lettres et dans ses livres, il retient l’attention par un style où transparaît son expérience spirituelle en même temps que sa profonde connaissance des hommes. Patron des journalistes, de ceux qui ont mission d’écrire, puise-t-il inspirer leur travail dans une connaissance lucide de ceux à qui ils s’adressent, dans le respect fraternel de ceux avec qui ils partagent la vérité !


               

La Visitation dans l'art

Marie, à qui l'Ange a annoncé qu'elle concevra un fils, se hâte vers sa cousine Élisabeth, enceinte malgré son grand âge. Manuscrits enluminés, retables, icônes, peintures murales, mosaïques, vitraux, objets sculptés, œuvres-témoins de l'art chrétien en Occident et en Orient datées du Ve au XVIe siècle offrent autant de supports qui montrent les ventres miraculeusement ronds des deux femmes. Le trait saillant de cette iconographie est la visibilité des enfants à naître : Jésus et Jean Baptiste sont représentés dans ou devant le corps de leur mère.

Ces images à enfants visibles éveillent la curiosité. Leur concentration dans les régions germaniques et avoisinantes conduit vers le milieu des béguines et de la mystique rhénane, où les thèmes de la naissance de Dieu dans l'âme et de l'union de l'âme avec Dieu rejoignent l'affirmation des Pères des premiers siècles : « Dieu s'est fait homme, pour que l'homme devienne Dieu ». À quel désir des hommes et des femmes répond ce mode de représentation, sinon à celui de voir l'Incarnation ? La Visitation et l'Annonciation qui la précède sont deux moments de la réalisation du dessein divin d'envoyer le Fils dans le monde. Les œuvres rassemblées ici le mettent en lumière.

Ce livre est en vente à la boutique.

 

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