LE MYSTERE DE LA VISITATION

Fête de la Visitation

La Mère de Dieu ne pouvait contenir la joie de l'annonce qui lui avait été faite. Elle ne pouvait pas encore la partager avec Joseph qui, pour le moment, n'aurait pu la comprendre. Elle va rejoindre sa cousine Élisabeth, enceinte comme elle. Et Jean-Baptiste partage cette allégresse en tressaillant dans le sein de sa mère. 

La fête de la Visitation commémore la sainte Rencontre de deux enfants à naître et le Magnificat de Marie qui jaillit de son exultation.
Illustration: icône de la visitation qui montre Marie en face d'Élisabeth. Les deux mères portent chacune leur enfant.
 
Fête de la Visitation de la Vierge Marie, quand elle rendit visite à sa cousine Élisabeth, enceinte d’un fils dans sa vieillesse, et la salua. À la rencontre dans la joie des deux futures mères, le Rédempteur, par sa venue, sanctifia son précurseur encore dans le sein de sa mère, et Marie, en réponse à la salutation d’Élisabeth et exultant dans l’Esprit Saint, magnifia le Seigneur par un chant de louange.

Martyrologe romain




Ensemble, nous disons :
Marie, tu as marché joyeusement
pour rendre visite à ta cousine Élisabeth.
Tu voulais partager sa joie
et lui porter la tienne.
Fais de nous des messagers de la Bonne Nouvelle :
Jésus est là, il vient pour nous tous.


Ensemble, nous disons :
Marie, tu as marché péniblement,
portant Jésus en toi,
pour le donner aux hommes à Bethléem.
Rends-nous conscients de sa présence
dans notre vie quotidienne :
Il veut être tout en tous.




L’ordre de la Visitation



La Visitation est un ordre contemplatif fondé en 1610 qui a pour but de donner à Dieu “des filles d’oraison”, sans grandes austérités, ni grands offices, les fondateurs prônant le détachement joyeux de toutes ces choses. Saint François de Sales a choisi ce mystère joyeux du Rosaire pour nommer la congrégation qu’il souhaitait fonder.

Rapportée par saint Luc dans son évangile, cette “visite” est placée sous le signe de la rencontre, de la charité et de l'accueil.

Rencontre d’Élisabeth avec sa cousine qui reconnaît en Marie « celle qui est bénie entre toutes les femmes », et rencontre de deux enfants cachés dans le ventre de leur mère : Jean-Baptiste et Jésus.

Charité de Marie qui « se rend en hâte » chez sa cousine et charité d’Élisabeth qui l’accueille pendant trois mois.

Accueil que Dieu réserve à la Vie et à l’Humanité « qui tressaille d’allégresse dans le sein de sa Mère ».

Accueil de Dieu par l’Homme représenté par celui dont Jésus dira « parmi les enfants des femmes il n’en a pas surgi de plus grand ».

Cette rencontre vous invite à découvrir l’ordre de la Visitation, un ordre religieux, né lui aussi de la rencontre de deux êtres d'exception que l'Eglise a canonisés : François de Sales, évêque de Genève et Jeanne Frémyot de Rabutin Chantal, jeune mère devenue veuve.

Pour saint François de Sales, la Visitation signifie aussi, la visite des pauvres et des malades, quelques heures par jour et à tour de rôle. Mais la rigueur de la Réforme catholique en France en a voulu autrement et dès 1615 sur la demande de l’archevêque de Lyon, Mgr de Marquemont, la Visitation devient un ordre cloîtré quand il s’installe dans sa cité. Dès lors, le caractère caché de cette rencontre devient l’un des fondements de vie des visitandines.

Le développement de cette congrégation fut considérable au XVIIe siècle en France, au XVIIIe siècle en Europe, au XIXe siècle en Amérique. Ainsi les monastères de l’ordre de la Visitation sont présents dans le Monde entier. L’ordre est très actif en Afrique et en Amérique du Sud.


Esprit visitandin

Cette spiritualité est avant tout salésienne, donc toute en nuance, en douceur, en humilité et en humanité. N'étant pas fondée sur des règles mais sur des comportements, elle n'est pas simple à résumer en quelques mots.
François de Sales communiqua à Jeanne de Chantal un autre principe : « Je voudrais que les filles de notre Congrégation eussent les pieds bien chaussés, mais le cœur bien déchaussé et bien nu des affections terrestres. »
Ainsi, l'objectif de vie des visitandines n'est pas tant de faire de grandes démonstrations extérieures que de vivre excellemment toutes les petites choses de la vie quotidienne...
Ce principe est au cœur de la spiritualité salésienne, comme son fondateur l'écrit à Philothée, l'âme dévote à qui il s'adresse dans son Introduction à la vie dévote.
François de Sales appelle ses filles à la sainteté non par des voies d'austérité physique ou morale, mais par l'abandon à la volonté divine. Il les invite à partager la vie cachée du Christ, vécue en communauté par l'accueil de l'autre dans la charité, la douceur et l'abandon de soi.
Pour illustrer cette vocation, les visitandines se représentent de manière allégorique comme :
  • des abeilles qui se donnent sans compter pour leur ruche,
  • des brebis soumises à leur supérieure,
  • des colombes pures qui s'élèvent vers le ciel,
  • des tournesols dont le cœur se tourne vers le soleil divin et la chaleur de son amour,
  • d'humbles violettes abandonnées à la volonté divine.
Cette nouvelle voie de sanctification, qui fut souvent et hâtivement qualifiée de « douce », permettait aux personnes de santé fragile, aux veuves et aux femmes âgées, de devenir religieuses, même si elles ne remplissaient pas les conditions habituelles pour l'accès aux ordres réformés du début du XVIIe siècle.
Et pour que toutes pussent vivre pleinement de la prière, l'évêque de Genève obtint de Rome l'usage du petit office de la Sainte Vierge, qu'elles chantent sur trois notes, par opposition au long office des clercs pratiqué alors. Enfin, pour que ses filles s'ouvrent pleinement à la volonté de Dieu, il a prévu pour elles une heure quotidienne d'oraison, c'est-à-dire de prière méditative et silencieuse dans le chœur, face au Saint-Sacrement.
Dans la journée d'une visitandine alternent ainsi les temps de prière, en particulier la messe et les offices, les temps de travail dans les emplois, et les moments de partage communautaire : repas en silence, récréation, chapitre hebdomadaire. Cette alternance apporte l'équilibre physique et mental nécessaire aux visitandines, assurant la cohésion de la communauté. Elle est vécue dans une continuelle humilité, charité, simplicité et obéissance.
Cet équilibre est visible jusque dans les créations artistiques des religieuses, marquées par l'humilité des sœurs artistes qui ne signent pas leurs œuvres. L'Abrégé de leur vie parle plus de leurs œuvres spirituelles que de leurs ouvrages artistiques.
La charité et le don de soi font de chaque création une offrande et une prière d'abandon.


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