Laissons Dieu nous aimer...







Nous autres, gens de la rue, nous sommes bien sûrs que nous ne pouvons aimer Dieu autant qu’il a envie d’être aimé de nous.
Nous ne pensons pas que l’amour soit chose brillante mais chose consumante.

Nous pensons que faire de toutes petites choses pour Dieu nous le fait autant aimer que de faire de grandes actions. D’ailleurs nous pensons être forts mal informés sur la taille de nos actes.
Parce que nous trouvons dans l’amour une occupation suffisante, nous n’avons pas pris le temps de classer les actes en prière et en action. Nous trouvons que la prière est une action et que l’action est une prière ; il nous semble que l’action vraiment amoureuse est toute pleine de lumière.
Alors la vie est une fête.
Chaque petite action est un évènement immense où le paradis nous est donné, où nous pouvons donner le paradis.
Qu’importe ce que nous avons à faire… 
C’est Dieu qui vient nous aimer.

Laissons-le faire.

Madeleine Delbrêl

Le blé...







L’histoire de mon âme, c’est l’histoire du blé.

Au printemps, j’étais herbe au vent,
J’étais fleur, j’étais jeu et joie.
Alors, ô mon Dieu, je T’ai aimé.

En été, mon grain a mûri :
Je T’ai donné quelques œuvres.

En automne, je l’ai perdu !
Je n’ai plus à te donner rien.

Je n’ai plus ni fleur, ni grain. Je ne suis plus moi,
Ni rien qui me ressemble.

De brisement en brisement,
Me voici réduite en poussière ;
Me voici grain battu, farine broyée ;
Me voici pain pétri, cuit, mordu, mâché, détruit.

Rien n’est resté de moi.
Je n’ai plus à te donner ô mon Dieu
Ni fleur, ni fruit, ni cœur, ni œuvre ;
Plus rien qu’une bouchée soumise de pain sec.
Ton pain comme tu es le mien.

Marie Noël

Pauillac...


Etre en vacances...



Dormir les pieds dans l'herbe,
 le front dans les étoiles.
Courir après les papillons dans la bruyère.
Partir au gré du vent et au gré des voiles.
Rire comme un enfant dans les bras de la terre.

Ecouter le silence et le chant de la mer.
Respirer le parfum des arbres et des fleurs.
Rencontrer l'étranger, y découvrir un frère.
Briser les lois du temps, vivre au rythme du cœur.

Boire l'eau fraîche des sources et le bleu du ciel.
Vouloir prendre du bon temps, goûter l'imprévu.
Vouloir habiter son corps, danser au soleil.
Savoir à nouveau que l'homme n'est pas l'absolu.

Attendre un inconnu sur le pas de la porte.
Surprendre son ombre au détour d'un sous-bois.
Entendre l'écho de sa voix que le vent apporte.
Réapprendre le Bonheur si proche de moi.
Michel Hubaut


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