Jubilés






Cette année 2012 a vu la célébration de 3 jubilés d'argent : 
Sœur Sylvie-Marie le 25 août,
 Sœur Marie-Jeanne le 22 septembre et Sœur Odile-Myriam le 15 décembre. 
Joie pour la communauté !



 Le Concile s'ouvrait quand je suis née à Sedan en 1962.
De santé fragile je connais très jeune la vie à l'hôpital.
A 16 ans je passe un temps d'internat et fais un stage chez les Petites Sœurs des Pauvres.
Depuis l'enfance, j'aime lire la vie des saints avant de m'endormir…
Sur le conseil de sœur Marie-Odile qui est ma tante et marraine, je fréquente une chorale où je travaille ma voix, me préparant ainsi au service de la louange dans l’office divin.
Saint François de Sales ouvrant la Visitation aussi aux plus faibles, m’a permit de réaliser ma vocation : Aussi longtemps que dure ma vie je n’aurai jamais fini de louer, de désirer et de chercher Dieu. Plus j’avance et plus j’ai soif de le connaître…
Au monastère j’ai tout découvert de la couture, et j’ai passé quelques années à la confection des draps et taies d’oreiller ! Je me formais ensuite pour assurer la buanderie et la lingerie.
Ô ma joie, d’avoir été appelée, et de grandir chaque jour avec mes sœurs.
                                                                             Sœur Sylvie-Marie



Normande, je suis née en 1943, bonnes études en pension des sœurs de la Providence, j'en garde un excellent souvenir ; petite, j'aimais beaucoup le catéchisme et j'allais souvent de bonne heure à la messe.
Je fais partie des Croisés, des Enfants de Marie, puis des Guides.
Les cours d'histoire sainte me passionnent.
A la demande de mes professeurs je décore les classes. Il fallait se rendre à l'évidence que le dessin et l'art m'attiraient plus que les maths, aussi j'entre aux Beaux Arts : ambiance blessante.
Artisan durant 20 ans dans la publicité, st François de Sales était mon patron ! J'aime beaucoup mon travail et mes clients.
Je côtoie un groupe de Focolari et un groupe de prière… Mais la vie monastique m'attire davantage…
A 42 ans, le Seigneur m’invite à tout quitter et à « lâcher les filets pour Le suivre de plus près ». J’entre dans l'Ordre bénédictin puis à la Visitation où je reçois cette parole salésienne : "Laisse-toi doucement aimer".
"Le Seigneur marche devant moi, oui ! C'est Lui le Dieu fidèle " !
                                                                                 Sœur Marie-Jeanne





Je suis née en 1941 à St Cloud en région parisienne.
Etant jeune, je découvre la Croisade Eucharistique (MEJ).
Au moment de ma Profession de Foi, j'aime déjà l'adoration eucharistique, je dis "Oui" à Jésus.
Je fais partie des Guides et d'une chorale, je participe à des retraites prêchées et pèlerinages qui ouvrent mon cœur à la dévotion des saints et de la Vierge Marie.
Vers l'âge de 20 ans je travaille en milieu hospitalier à Paris puis en Angleterre.
De santé fragile je rentre chez les Bénédictines de Jésus Crucifié où je reste 6 ans, des interventions chirurgicales interrompent mon parcourt… Rétablie, je deviens secrétaire médicale.
Je fréquente le Renouveau Charismatique, j’y fais l’expérience de l'Esprit Saint !
Un pèlerinage en Terre Sainte me marque beaucoup, l'Ecriture devient vivante.
J'ai 40 ans, quand une amie me parle de la Visitation de Nevers : vie monastique dans une communauté fraternelle.
Mon chemin fut un long combat, mais le Seigneur m’a conduit, et aujourd’hui je chante : Alléluia !
                                                       Soeur Odile-Myriam

St Claude la Colombière



St Claude La Colombière


1641 Naissance.

1675 Confesseur de sainte Marguerite Marie.

1682 Décès à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire).

1992 Canonisation.


En 1670, le prêtre jésuite Claude La Colombière pouvait penser en toute logique qu'à 29 ans, une carrière brillante lui était assurée. Un an plus tôt, il avait été choisi comme précepteur des deux fils du puissant Colbert qui l'appréciait fort. De plus, son érudition, son éloquence et son tact semblaient le désigner à un poste éminent.
Mais, à cause d'une broutille, le père La Colombière tomba subitement en disgrâce! Il fut rappelé à Lyon par ses supérieurs puis nommé, trois ans plus tard, supérieur d'un modeste collège à Paray-le-Monial. Si le temps de la gloire humaine semblait définitivement derrière lui, celui du service du Seigneur allait s'ouvrir pleinement. Peu après son arrivée à Paray-le-Monial en février 1675, le père La Colombière, qui était aussi le confesseur des Visitandines d'un couvent voisin, entra en re1a­tion avec sœur Marguerite-Marie. Cette humble religieuse prétendait recevoir, depuis deux ans, des visions du Christ lui demandant d'honorer son Sacré-Cœur. Incomprise et même raillée par son entourage, la future sainte Marguerite-Marie Alacoque trouva en la personne du père La Colombière le « fidèle serviteur et parfait ami» que le Seigneur lui avait promis. Avec prudence et discernement, le jésuite écouta la visitandine ; il la réconforta et authentifia ses révélations mystiques, avant de se consacrer lui-même au Sacré-Cœur de Jésus. Mais son séjour à Paray-Ie- Monial ne dura que huit mois. À l'automne 1676, il est envoyé en Angleterre comme prédicateur de la duchesse d'York. Une mission ardue en ces temps de persécution religieuse. Le père La Colombière en fut lui-même victime, car, accusé d'avoir participé à un prétendu « complot papiste », il fut arrêté et jeté en prison ! Il ne fut libéré que trois semaines plus tard pour être aussitôt banni du pays. Sa santé ayant été ruinée par ces épreuves, il mourut en 1682, à l'âge de 41 ans.
Par sa direction spirituelle, ses écrits et sa prédication, saint Claude La Colombière fut l'un des premiers à propager la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, symbole de l'amour infini de Dieu pour tous les hommes.











      

10 conseils pour l'adoration Eucharistique


1. Tu es entré dans cette église, dans cette chapelle où tu rencontres Jésus dans la Présence Eucharistique... Entre maintenant dans ton cœur, dans la partie la plus intime de ton être...

2. C’est le silence autour de toi... Fais silence en toi. Fais taire toutes les voix qui sont en toi, ne cours pas après les pensées inutiles. Tes problèmes, tes préoccupations, tes angoisses, ne les garde pas pour toi, mais offre-les à Jésus. Pendant ce temps d'adoration, occupe-toi de Lui et Lui prendra soin de toi, bien mieux que tu pourrais le faire toi-même. Demande une grâce d'abandon et de confiance.

3. Pose ton regard sur Jésus Eucharistie... Commence à faire parler ton cœur, c'est-à-dire commence à aimer Celui qui nous a aimés le premier.

4. Évite de prononcer des prières seulement avec les lèvres sans t'arrêter sur les paroles que tu dis. Évite de lire des pages de l'Écriture les unes après les autres durant tout le temps de ta prière... Entre dans la prière du cœur. Choisis un verset de psaume, une phrase évangélique. une petite prière simple, et répète. la avec le cœur, doucement et continuellement jusqu'à ce qu'elle devienne ta prière, ton cri, ta supplication.

5. Ne passe pas tout ce temps à te lamenter ou à demander seulement... Entre dans l'action de grâce, dans la reconnaissance. Au lieu de considérer ce qui te manque, rends grâce pour ce que tu es, pour ce que tu as. Rends grâce pour ce qui te sera donné demain...

6. Tu peux être pris par la fatigue ou la distraction... Courage, à peine t'en rends-tu compte, recommence la prière du cœur, doucement. Demande l'aide du Saint-Esprit pour qu'il te secoure dans ta faiblesse et qu'il devienne toujours plus ton maître intérieur.

7. Jésus est au centre de l'Église… II veut être au centre de ton existence. En le regardant, apprends, peu à peu, à passer du “je” au “Tu”, de la volonté de réaliser tes projets au désir et à l'accueil de Sa Volonté sur toi.

8. Il est exposé solennellement... Accueille la lumière qui émane de sa Présence. Comme le soleil réchauffe et fait fondre la neige, de même si tu t'exposes à Lui, Il pourra continuer à illuminer les ténèbres qui enveloppent ton cœur» jusqu'à les dissiper complètement.

9. Il se cache sous les apparences simples et pauvres du pain... Il vient à toi. Pauvre, pour que tu puisses apprendre à accueillir dans la vérité tes pauvretés et celles de tes frères.

10. Tu es dans le silence, reste dans le silence... Marie, Étoile du matin et Porte du Ciel, est auprès de toi sur ton chemin, elle t'indique la route et t'introduit dans la chambre du Roi. C'est Elle qui te fera comprendre, dans le silence, qu'en regardant Jésus, tu découvriras la Présence de la Trinité en toi. Et tu pourras expérimenter dans ta vie la Parole du Psaume 34 : « Qui regarde vers Lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage ».

La Visitation dans l'Ecriture


Nous vous invitons à vous mettre en "état de visitation", en revisitant l'héritage de François de Sales, de Jeanne de Chantal et de l'ordre de la Visitation.



La Visitation d'Arcabas

La Visitation est la rencontre de deux femmes, Élisabeth et Marie, s'accueillant l'une et l'autre.
A travers elles se visitent Jean-Baptiste et Jésus, l'ancienne et la nouvelle alliance! La Visitation est une rencontre où le chant d'action de grâce de Marie, le "Magnificat", exprime le message de l'Évangile adressé aux pauvres et aux petits, aux laissés pour compte de l'amour de tout lieu, de tout pays, de toute race et de tout temps.
La Visitation est une rencontre vécue quotidiennement au cœur de chaque être humain qui préfigure le sens profond des relations humaines dans nos vies personnelles, familiales et sociales. Une invitation au respect, à la tolérance, à l'acceptation des différences, à la liberté et à la dignité humaines.
Nous mettre en "état de visitation" est actualiser cette rencontre et puiser dans les richesses de notre humanité aimée par Dieu les ressources nécessaires pour tracer et inventer, à la lumière de l'Évangile et éclairé par la pensée salésienne, des chemins nouveaux d'humanisation et de socialisation, là où nous sommes et vivons, dans toutes les dimensions de notre existence, à tous âges, dans les situations qui sont les nôtres, jeune, couple, famille, célibataire, à travers nos engagements au cœur de la vie humaine, religieuse, sociale, politique et économique de notre temps .. Une invitation renouvelée à nous mettre en chemin !
Comment ne pas se laisser séduire par les deux grandes figures de François de Sales et Jeanne de Chantal qui font partie du patrimoine culturel et chrétien de Haute Savoie ! Une découverte qui ne peut qu'enrichir notre vie et conforter notre foi !
                   Père Jean-Luc Leroux, osfs pour le 4ème Centenaire de la fondation de la Visitation (1610-2010) à Annecy

Historique de notre Monastère


Le premier Monastère de Moulins aujourd’hui à Nevers :

1er Monastère de Moulins (la chapelle)

  Le 25 août 1616, sur la demande de Mme des Gouffiers, la Mère Jeanne-Charlotte de Bréchard, professe d'Annecy, fonda à Moulins le troisième monastère de l'Ordre de la Visitation. Ce monastère eut la chance d'avoir comme bienfaitrice Marie-Félice Orsini, petite-nièce du pape Sixte Quint, filleule de la reine Marie de Médicis, qui, devenue veuve du connétable Henri II, duc de Montmorency, se retrouva en résidence surveillée à Moulins. Elle fut l'artisane d'un mécénat important pour la cité, dont la chapelle du monastère est l'exemple.
 Amie de la Visitation de Moulins, Marie-Félice Orsini désira faire profession. C'est pour cette raison que sainte Jeanne de Chantal vint à sa rencontre en décembre 1641. Âgée et fatiguée de son voyage, la fondatrice de l'ordre rendit son âme à Dieu peu de temps après son arrivée à Moulins.

Plafond du chœur de la chapelle

  L'histoire du monastère aurait pu se poursuivre jusqu'à nos jours, mais la tourmente révolutionnaire vint disperser les religieuses et leur communauté en 1792. 

   Après la Terreur, le monastère se reforma à La Charité-sur-Loire, puis à Nevers en 1854 ; en 1908 Mons (Belgique), accueillit la communauté qui put revenir à Nevers en 1935, où elle réside actuellement : 49 Route des Saulaies.

 

  Ceci explique que la communauté du premier monastère de Moulins soit aujourd'hui à Nevers.







Saint François de Sales


- Extrait de l'homélie de Jean Paul II mardi 7 octobre 1986 à Annecy -


Docteur de l’amour, saint François de Sales a sans cesse mis en valeur la source vive de l’Alliance de Dieu avec les hommes: Dieu nous aime, Dieu nous accompagne, à chaque étape de la vie, d’un amour patient et fidèle; Dieu met en nous son désir de ce qui est bon, un attrait vers ce qui est beau et vrai. Dans sa Providence, Dieu nous donne la vie pour être à son image et à sa ressemblance. Et Dieu nous appelle à partager toujours ce qui fait la grandeur de sa propre vie, l’amour parfait. Il nous accorde la liberté intérieure, il nous rend capables de goûter la certitude d’être aimés et de prendre la résolution ferme de répondre à cet amour.
Frères et Sœurs, ce grand évêque connaissait aussi la faiblesse de l’homme, sa difficulté à répondre dans une foi constante au message d’amour de l’Alliance. Il savait que nous cherchons souvent la force d’aimer plus en nous-mêmes que dans un accueil généreux du don de Dieu. C’est pourquoi François de Sales était inlassable pour montrer à ses frères la patience et la tendresse de Dieu prêt à pardonner, à sauver. Il ne cesse de transmettre la Bonne Nouvelle de l’Annonciation: le Fils du Très-Haut, né de Marie, vient s’unir à l’humanité. Dans un monde égaré, la présence de Jésus rouvre la “blessure de l’amour”, guérit les cœurs désemparés, offre une Alliance de pardon et de renouveau. Dans son infinie sainteté, Jésus nous attire sur la voie de la sainteté.
Comme le Sage de l’Ecriture, François de Sales sait qu’être “attentif à la Parole” fait trouver le bonheur, que donner sa confiance au Seigneur nous rend bienheureux (cf. Pr 16, 20). Lui-même est si pénétré de la Sainte Ecriture qu’elle “est plus que la règle de ses pensées, elle en est devenue la substance” (Cardinal Pie). Il conduira ses frères à méditer la vie de Jésus, à demeurer près du Seigneur: ainsi, nous dit-il, “nous apprenons, avec sa grâce, à parler, à agir, à vouloir comme lui” (Introduction à la vie dévote, II, 1). Il nous invite à bien prononcer le saint nom de Jésus en donnant à l’invocation toute sa force: “Il faut que ce soit par le seul amour divin qui, sans autre, exprime Jésus dans notre vie en l’imprimant dans notre cœur” (Lettre CDXXVIII).
Revenant sans cesse à l’amour de Dieu vécu grâce au Christ, François de Sales rejoint la grande Tradition qu’exprimait saint Augustin: “Pour nous, vivre c’est aimer - vita nostra dilectio est” (Enarr. in Ps. 54, 7). Lui-même écrit: “Tout est à l’amour, en l’amour, pour l’amour et d’amour en la Sainte Eglise” (Oeuvres, IV, p. 4), grand serviteur de l’Eglise, il a toujours agi dans cet esprit.
Prêtre, puis évêque de ce diocèse il vécut à une époque où il fallait retrouver un élan nouveau. Il contribuera vigoureusement à mettre en œuvre les réformes du Concile de Trente conclu peu avant sa naissance. A cet égard, nous pouvons mettre à profit son exemple, vingt ans après le Concile Vatican II, même si les circonstances sont très différentes: ses réformes n’obtiendront leur effet que si elles s’accompagnent d’un profond renouveau spirituel.
François de Sales aima le peuple dont il était le pasteur. Pour le conduire sur les voies de l’Evangile, il s’était entièrement donné, au point de se laisser absorber à tout moment, dans sa vie ou au cours de ses visites dans les paroisses. Les prêtres trouvaient auprès de lui un accueil fraternel et il les entraînait dans la générosité apostolique que lui-même exerçait jusqu’à la limite de ses forces. Il tenait à célébrer la Messe avec son peuple et à prêcher fréquemment la Parole de Dieu. Il faisait volontiers la catéchèse aux enfants. Il manifestait une patiente charité pour guider ceux qui lui demandaient conseil et aussi pour secourir les pauvres, vivant lui-même pauvrement. Nous avons entendu dans la lecture des Proverbes un verset qu’il a mis en pratique : “Mieux vaut être humble avec les pauvres qu’avec les superbes partager le butin”. Il se rendait disponible à qui lui demandait de l’entendre en confession, tant il estimait les bienfaits du sacrement de la miséricorde. Comme le dit le Psaume (33, 19): “Il est proche du cœur brisé ; il sauve l’esprit abattu”.
Dans son action pastorale, François de Sales avait un sens aigu de la mission qui incombe à chaque évêque. Il savait que dans cette mission, le service de l’unité est une priorité. Il a eu à l’accomplir alors qu’une grave déchirure venait de se produire parmi les chrétiens de sa région. Dans le climat qui régnait alors, il l’a fait avec toute sa foi, tout son amour, toute sa générosité. Puisse le Seigneur inspirer aujourd’hui notre dialogue de frères encore séparés! Puise-t-il affermir en nous une commune volonté de réconciliation dans la vérité et la charité, afin que nous retrouvions bientôt l’unité tant désirée !
En François de Sales, nous admirons l’homme d’Eglise pénétré de l’amour divin. On peut dire qu’il est un véritable sage, réalisant ce que disent les Proverbes (16, 21-22) : “Un cœur sage est proclamé intelligent, la douceur des lèvres augmente le savoir. Le bon sens est source de vie . . .”.
Oui, ce mystique puisait journellement dans l’intimité avec le Seigneur une étonnante capacité d’entraîner ses frères vers la vie parfaite, en sachant comprendre les personnes les plus diverses. Son influence tient largement à ce que chacun se sentait respecté dans sa situation particulière. Il proposait toute l’exigence évangélique, il en montrait l’accès aux hommes et aux femmes, aux laïcs et aux religieux, aux jeunes et aux anciens, aux époux et aux célibataires, aux riches et aux pauvres, aux lettrés et aux ignorants, aux princes et aux paysans, aux soldats et aux commerçants. A tous il révélait l’accord profond de la liberté intérieure avec la volonté de Dieu. A chacun il adressait l’appel à la sainteté selon sa condition et ses dispositions. Ce sage qui se disait “tant homme que rien plus” (Lettre CDXVIII) était si près de ses frères qu’il savait partager avec tous la sagesse même de Dieu.
Doué d’un grand discernement dans les rencontres individuelles, François de Sales est entré aussi dans les affaires et les débats de son temps, avec une modération qui suscitait la confiance. Il a mérité d’être appelé le “conciliateur”. Impliqué dans les discussions théologiques ou les conflits de la cité, il avait entendu l’appel du Psaume (33, 15) : “Poursuis la paix, recherche-la”, ou cette maxime des Proverbes (16, 32) “Mieux vaut . . . un homme maître de soi qu’un preneur de villes”.
Parmi les saints qui ont porté le message évangélique à leurs contemporains de tant de manières, François de Sales fait partie de ceux qui ont su trouver un langage merveilleusement adapté. Nous dirions aujourd’hui qu’il était homme de communication. Dans ses lettres et dans ses livres, il retient l’attention par un style où transparaît son expérience spirituelle en même temps que sa profonde connaissance des hommes. Patron des journalistes, de ceux qui ont mission d’écrire, puise-t-il inspirer leur travail dans une connaissance lucide de ceux à qui ils s’adressent, dans le respect fraternel de ceux avec qui ils partagent la vérité !


               

La Visitation dans l'art

Marie, à qui l'Ange a annoncé qu'elle concevra un fils, se hâte vers sa cousine Élisabeth, enceinte malgré son grand âge. Manuscrits enluminés, retables, icônes, peintures murales, mosaïques, vitraux, objets sculptés, œuvres-témoins de l'art chrétien en Occident et en Orient datées du Ve au XVIe siècle offrent autant de supports qui montrent les ventres miraculeusement ronds des deux femmes. Le trait saillant de cette iconographie est la visibilité des enfants à naître : Jésus et Jean Baptiste sont représentés dans ou devant le corps de leur mère.

Ces images à enfants visibles éveillent la curiosité. Leur concentration dans les régions germaniques et avoisinantes conduit vers le milieu des béguines et de la mystique rhénane, où les thèmes de la naissance de Dieu dans l'âme et de l'union de l'âme avec Dieu rejoignent l'affirmation des Pères des premiers siècles : « Dieu s'est fait homme, pour que l'homme devienne Dieu ». À quel désir des hommes et des femmes répond ce mode de représentation, sinon à celui de voir l'Incarnation ? La Visitation et l'Annonciation qui la précède sont deux moments de la réalisation du dessein divin d'envoyer le Fils dans le monde. Les œuvres rassemblées ici le mettent en lumière.

Ce livre est en vente à la boutique.

 

L'Ordre de la Visitation


" Au cours de son ministère, l'évêque [François de Sales] avait rencontré nombre de jeunes filles, de dames, de veuves, que les austérités du cloître empêchaient d'embrasser la vie religieuse après laquelle elles soupiraient. Il rêvait d'une Congrégation d'où seraient exclues les pénitences corporelles, mais où les Sœurs se livreraient entièrement à l'amour de Dieu et à la pratique des " petites vertus " d'humilité, de patience, de douceur, qui obligent au renoncement continuel et à l'oubli de soi.
Ce projet avait été longuement mûri dans la réflexion et la prière. Le 29 mars 1610, la baronne de Chantal quittait sa famille et se rendait à Annecy ; et le 6 juin, en la fête de la Sainte Trinité, naissait en cette ville la Visitation Sainte-Marie. "
C'est ainsi que M. le Chanoine Vidal, dans Aux Sources de la joie avec saint François de Sales, résume en quelques lignes tant la fondation de la Visitation que l'esprit qui anime cet Institut.

Rencontre de Saint François de Sales avec Sainte Jeanne de Chantal...



En mars 1604, l'évêque part prêcher le Carême à Dijon. Le vendredi d'après les Cendres, il aperçoit dans son auditoire une jeune veuve : il lui semble alors reconnaître celle qu'une vision lui avait montrée comme devant être la fondatrice d'une nouvelle congrégation religieuse qu'il lancerait ! Se renseignant sur cette personne, il apprend de Mgr de Bourges qu'elle est sa sœur, la baronne de Chantal. Ce fut là le point de départ d'une amitié spirituelle qui aurait entre autres fruits la fondation de la Visitation.
Mgr de Genève et la baronne de Chantal se verront plusieurs fois durant ce séjour à Dijon, et quelques mois plus tard l'évêque acceptera de se charger de la conduite spirituelle de la veuve, lors d'une entrevue à Saint-Claude, en août 1604.
En juin 1607, à Annecy, François de Sales présentera à Jeanne de Chantal son projet de faire un nouvel Institut religieux, dont Jeanne de Chantal serait avec lui la fondatrice. (cf. L'Ordre de la Visitation : les Origines de l'Ordre).
Jusqu'en 1610, l'évêque fait le tour des paroisses de son diocèse, parfois à un rythme des plus soutenus : par exemple, du 7 octobre au 23 novembre 1607, il va dans la vallée de Thônes, puis visite ses paroisses de la région du Parmelan et enfin les bords du lac d'Annecy. " N'imaginons pas que ces voyages fussent du tourisme. Les romantiques et le sport n'avaient pas encore mis la montagne à la mode ! On peut croire que l'évêque pèlerin fut sensible à certains paysages ; mais pour lui et sa petite troupe la route, ou plutôt les sentiers et leur sol, les ravins, les escarpements, les gués et les torrents importaient plus que le décor ! Certaines de ces paroisses n'avaient oncques vu le bonnet d'un évêque ! " Les habitants, en des lieux si reculés, pouvaient inspirer quelques craintes à l'évêque quant à leur sens spirituel, mais en général, s'ils ne sont certes que peu cultivés, l'accueil réservé au prélat est des meilleurs. François de Sales écrit ainsi en 1606 à la baronne de Chantal : " j'ai trouvé un bon peuple parmi tant de hautes montagnes ! " L'évêque s'attache ainsi très fortement son peuple.
Et c'est sans compter de nombreuses autres activités pastorales. Ainsi, en 1605, l'évêque prêche le Carême à la Roche-sur-Foron, où il fait la connaissance de Pernette Boutey, " simple villageoise " dont la foi et la charité le touchent vivement (c'est probablement une des rencontres qui l'encourageront à écrire un " ouvrage important sur la charité "), puis il prêche celui de 1606 à Chambéry, le Carême de 1607 à Annecy. En savoir plus.


Ste Jeanne de Chantal


Annecy honore, avec son grand évêque, sainte Jeanne de Chantal, qui demeure la plus proche de lui. Elle nommait François de Sales son “bienheureux père” car il fut, dans une admirable amitié, l’interprète respectueux et le guide éclairé de sa conscience. Nous aimons l’évoquer parce que son itinéraire a été extraordinairement riche. Jeanne de Chantal a vécu, en suivant avec ferveur les simples chemins de la foi, les étapes de la vie d’une femme qui rayonne de sagesse humaine et spirituelle.
Jeune fille, épouse, mère, veuve, en peu d’années elle a connu la joie et l’épreuve, elle a mûri par le don d’elle-même. Dans l’épanouissement d’un couple qui s’aime et de la maternité, elle a développé sa foi et mis en pratique la charité en soignant les malades et en apportant aux pauvres une aide respectueuse. Meurtrie par la mort de son époux, la souffrance l’a marquée encore de bien des manières. Elle a su la difficulté du pardon, l’inquiétude pour l’avenir de ses enfants. D’autres deuils l’ont douloureusement frappée. Et même, il ne faut pas l’oublier, à toutes les étapes de sa vie, Jeanne de Chantal s’est vue ébranlée dans sa foi. Le doute et l’obscurité l’ont saisie au moment de tracer sa voie, dans une réelle souffrance. La sainteté est traversée de ces combats.
Au long de cette route, elle qui aimait chanter les Psaumes, elle a pu méditer ces paroles:
“Je cherche le Seigneur, il me répond : / de toutes mes frayeurs, il me délivre . . . / Goûtez et voyez, le Seigneur est bon! / Heureux qui trouve en lui son refuge!” (Ps 33, 5. 9).
Oui, elle affirmera sa résolution de se donner toute entière au Seigneur “dans une toute simple confiance”. Elle poursuivra son chemin en s’appuyant sur le pur amour de Dieu. Des frayeurs, elle est délivrée ; en Dieu, elle trouve sa paix.
8. Dans le cours de sa vie, heureuse puis blessée, elle reçoit le message de salut et devient une vraie servante de l’Alliance. Et voici que Jeanne prend le chemin de ces montagnes, dans l’esprit même de la Vierge de l’Annonciation se rendant auprès Élisabeth : elle est toute soumise à la Parole du salut, toute adorante du Verbe incarné, elle rend grâce pour les “merveilles de Dieu”, elle est prompte à exercer une charité humble et quotidienne. Elle est prête à fonder avec François de Sales la Visitation.
Nous rendons grâce aujourd’hui pour l’action complémentaire de ces deux saints, pour l’admirable foyer de contemplation qu’est la Visitation, modelé grâce à leur riche amitié spirituelle. Mère commune, Jeanne de Chantal établit la Visitation avec douceur et avec sûreté. Elle “enracine l’union” dans l’amour mutuel, l’humilité, la simplicité, la pauvreté. Ayant “tout remis à Dieu”, “revêtue de Notre Seigneur crucifié”, elle est une incomparable maîtresse d’oraison, amenant ses Sœurs et bien d’autres personnes à connaître comme elle-même “une grande liberté intérieure, . . . une sorte d’oraison toute cordiale et intime”..  (cf. Mémoire de la Mère de Chaugy)

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